Alors que les résultats de l’élection présidentielle sont contestés au Venezuela par la communauté internationale et par Edmundo Gonzalez Urrutia, le candidat rival de Nicolas Maduro qui revendique la victoire, l'opposition emmenée par sa cheffe, Maria Corina Machado, amanifeste à Caracas ce samedi 3 août pour exprimer sa colère et demander des comptes aux autorités. La fraude semble plus manifeste que jamais, les observateurs électoraux l’ont dit. Les procès-verbaux de l’élection n’ont toujours pas été rendus publics.
Tout s'est déroulé dans le calme. Ils étaient des milliers à Caracas côté opposition, pour accueillir leur leader, Maria Corina Machado, qui pourtant vit cachée puisqu'elle est recherchée par les autorités, qui l'accusent d'avoir organisé les violences de lundi. La dirigeante est arrivée sur un camion. Elle a été ovationnée par la foule et sur son passage, les gens criaient : « Liberté ! » Sa popularité semble plus forte que jamais.
Malgré la répression, ou peut-être grâce à la répression. Elle s'est adressée à ses supporters en disant que le moment était historique, que les preuves de la fraude étaient là. Edmundo Gonzales et le vainqueur de cette élection, ce sont ces mots. Et surtout, elle a appelé ses partisans à rester mobilisés. Nous n'allons pas abandonner la rue, a-t-elle dit, c'est là qu'elle veut continuer ce combat pacifiquement.
La répression brutale des deux grandes manifestations spontanées du début de la semaine a en tout cas laissé des traces. Il y a eu entre 12 et 20 morts selon les ONG, plus de 1 200 arrestations dont beaucoup assez arbitraires. Elles ont touché essentiellement les quartiers populaires, autrefois acquis au chavisme, et qui vivent désormais dans un climat de terreur, rapporte l'envoyé spécial du journal Libération dans la capitale vénézuélienne, Benjamin Delille.
Certains manifestants disent que les barrios, les quartiers populaires, sont en partie bloqués par des colectivos, des milices civiles armées qui soutiennent Nicolas Maduro . Nicolas Maduro, de son côté, avait également convoqué un rassemblement à Caracas. Ils étaient nombreux, ses supporters, beaucoup de fonctionnaires, comme c'est l'usage. Maduro a déclaré lors d'un rassemblement pour le soutenir que le pays n'acceptera pas que l'opposition tente « d'usurper à nouveau la présidence ».
À la veille de cette journée, l'autorité électorale du Venezuela a sans surprise confirmé la réélection de Nicolas Maduro lors du scrutin de dimanche. Il aurait recueilli selon elle 52 % des suffrages. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a reconnu dès jeudi la victoire de l'opposition, arguant de « preuves incontestables ». Dans la foulée, cinq pays d'Amérique latine, parmi lesquels l'Argentine, l’Uruguay et le Panama, ont reconnu vendredi l'élection de l'opposant. Les chefs d'État ou de gouvernement d'Italie, de France, d'Espagne, des Pays-Bas, d'Allemagne, de Pologne et du Portugal ont demandé ce samedi 3 août au Venezuela de « publier rapidement les documents électoraux », après la réélection officielle, mais contestée du président Nicolas Maduro. Dans une déclaration commune, ils ont appelé « les autorités vénézuéliennes à publier rapidement tous les procès-verbaux afin de garantir la transparence et l'intégrité du processus électoral ».
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