L'autorité électorale du Venezuela a confirmé ce vendredi 2 août la réélection du président Nicolas Maduro. À l’appel de Corina Machado, la cheffe de l’opposition vénézuélienne, des manifestations dans toutes les villes du pays sont convoquées ce samedi 3 août pour maintenir la pression contre le pouvoir en place ce samedi 3 août. L’opposition estime qu’elle a largement remporté l’élection présidentielle qui s’est tenue dimanche dernier. Les États-Unis, l'Argentine, l'Uruguay et le Pérou ont reconnu la victoire de l'opposant Edmundo Gonzalez Urrutia. La Cour suprême, à qui Nicolas Maduro a demandé de « certifier » les résultats de l'élection, a convoqué les 10 candidats, y compris Gonzalez Urrutia, à une audience ce vendredi.
L'autorité électorale du Venezuela, le Conseil national électoral (CNE), a confirmé vendredi la réélection du président Nicolas Maduro avec 52% des voix, face à l'opposant Edmundo Gonzalez Urrutia (43%), qui dénonce des fraudes et revendique la victoire. Le président du CNE, Elvis Amoroso, a fait cette annonce après le dépouillement de 97% des bulletins de vote, donnant 6,4 millions de voix à Maduro et 5,3 millions à son rival.
Si, depuis lundi dernier, les forces de l’ordre répriment violemment les mouvements spontanés un peu partout dans le pays, l'opposition appelle à manifester samedi 3 août.
Corina Machado, qui a déclaré entrer en clandestinité jeudi dernier suite aux menaces du président Nicolas Maduro, n’a pas précisé si elle participerait à ces manifestations, mais elle appelle à une mobilisation massive pour montrer au camp chaviste que les Vénézuéliens ne relâcheront pas la pression tant que le pouvoir en place ne reconnaîtra pas sa défaite lors du scrutin présidentiel.
Une mobilisation qui pourrait faire face à une répression tout aussi massive comme cela a été le cas durant toute la semaine. Corina Machado, qui n’est plus apparu publiquement depuis mardi dernier, craint d’être arrêtée et emprisonnée. C’est également le cas d’Edmundo Gonzalez Urrutia, le candidat de l’opposition qui affrontait Nicolas Maduro lors de ce scrutin en lieu et place de Corina Machado qui avait été déclaré inéligible en avril dernier. Une trentaine de collaborateurs de ces deux figures politiques ont déjà été arrêtées cette semaine.
Les États-Unis reconnaissent la victoire d'Edmundo Gonzalez
Ce samedi, les Vénézuéliens pourraient bien sortir en masse dans les rues du pays à partir de 10 heures du matin, heure locale, et ce, malgré les avertissements des autorités qui n’hésiteront pas à arrêter tous ceux qui soutiennent l’opposition. En face, les soutiens de Nicolas Maduro appellent, eux aussi, à manifester.
Sur tout le continent américain, les réactions se multiplient, à commencer par les États-Unis qui ont fini par prendre fermement position. C'est le secrétaire d'État américain qui a reconnu la victoire d'Edmundo Gonzalez. Dans un communiqué, Antony Blinken est affirmatif, il évoque des « preuves accablantes » : le candidat d'opposition a récolté plus de suffrages que Nicolas Maduro.
Washington ne va pas quand même pas jusqu'à désigner Edmundo Gonzalez comme président. Seuls le Pérou, l'Argentine et l'Équateur l'ont fait. Le Costa Rica reconnaît la victoire de Gonzalez Urrutia, tout comme l’Uruguay et le Panama. « Sur la base de preuves accablantes, il est clair pour l'Uruguay qu'Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu la majorité des voix lors des élections présidentielles au Venezuela. Nous espérons que la volonté du peuple vénézuélien sera respectée », a écrit le ministre uruguayen des Affaires étrangères Omar Paganini sur le réseau social X.
Chez les autres voisins sud-américains du Venezuela , la prudence est de mise. Aucun des deux candidats n'est reconnu vainqueur. Mais la Colombie, le Brésil ou encore le Mexique demandent une vérification impartiale des résultats et ce, le plus vite possible. Les autorités vénézuéliennes sont appelées à publier le décompte détaillé des bulletins de vote, ce que n'a toujours pas fait, à ce stade, la commission électorale.
Les manifestations pro et anti-gouvernementales prévues demain font craindre aux ONG une nouvelle vague de répression meurtrière . Onze personnes sont mortes et plus de 1 000 ont été arrêtées lors des rassemblements spontanés cette semaine. Le président Nicolas Maduro a annoncé que deux prisons étaient en cours de préparation pour accueillir les protestataires.
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