Le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été tué mercredi matin alors qu'il se trouvait à Téhéran pour assister à l’investiture du nouveau président iranien. Pour le moment, personne n’a revendiqué officiellement cette frappe, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu n'en a pas parlé dans son allocution ce mercredi soir. Mais les soupçons se sont immédiatement portés sur Israël. Le Hamas est donc touché, à sa tête, et pour les Palestiniens, c’était un jour de deuil et de grève nationale.
Il y avait des drapeaux palestiniens, des drapeaux verts, ceux du Hamas, et des portraits d’Ismaïl Haniyeh dans les rues de Ramallah ce mercredi. À l’annonce de la mort du chef du bureau politique du Hamas, une petite poignée de manifestants s’était rassemblée sur la place al-Manara en hommage au dirigeant palestinien pour protester contre les assassinats ciblés. « L’occupation israélienne estime qu’en assassinant les dirigeants de la résistance, elle portera un coup à leur capacité à fonctionner, explique Ahmad. Mais ce n’est pas la première fois que des dirigeants palestiniens sont tués de cette façon. Et au contraire, la résistance en a été nourrie, elle a grandi, elle s’est multipliée ».
« Finir en martyr »
Pour beaucoup, Ismaïl Haniyeh était celui qui était vu comme l’un des plus pragmatiques par rapport aux autres dirigeants du mouvement islamiste. Il était une figure populaire pour les Palestiniens. Voilà en tout cas ce qu’explique le Cheikh Maher al-Kharraz, affilié au Hamas à Naplouse « Il s'est sacrifié pour notre cause, la cause palestinienne, et lui aussi a perdu énormément de membres de sa famille dans cette guerre. Alors, c’était en quelque sorte la fin attendue pour lui de finir en martyr. »
Et même si Benyamin Netanyahu en ressort politiquement victorieux. Ce sera loin d’être une victoire pour Israël, surtout en ce qui concerne les négociations. « Ismaïl Haniyeh était un homme politique chevronné, il avait de l'influence sur toutes les factions palestiniennes. Il cherchait à mettre fin à l'occupation israélienne et à cette guerre », ajoute-t-il.
Et si l’attention internationale s’est concentrée, depuis le 7 octobre, sur les responsables exilés du Hamas. Ce sont surtout des tunnels de Gaza que l’organisation islamiste continue d’être commandée.
Des milliers de manifestants manifestent dans plusieurs pays après la mort du chef du Hamas
Des milliers de personnes ont défilé mercredi 31 juillet à Istanbul après la prière du soir pour dénoncer la mort du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran dans une frappe imputée à Israël par le mouvement islamiste palestinien et l'Iran. Une foule compacte s'est massée à l'extérieur de l'imposante mosquée du quartier conservateur de Fatih, agitant des drapeaux turcs et palestiniens et scandant des messages hostiles à Israël, ont constaté des journalistes de l'AFP. « Israël assassin, va-t'en de la Palestine ! », ont lancé des manifestants, qui ont défilé sur près de deux kilomètres à l'appel de la grande ONG islamique turque IHH.
Plus d'un millier de manifestants se sont aussi réunis mercredi soir à Rabat et à Tunis en solidarité avec le peuple palestinien. Devant le Parlement dans le centre de la capitale marocaine, environ un millier de personnes ont manifesté, brandissant des drapeaux palestiniens et scandant « Ismaïl Haniyeh part tranquille, la relève est là », « Que Dieu ait pitié des martyrs » et « Le crime se fait avec la coopération américaine ». À Tunis, ils étaient entre 400 et 500 manifestants, certains agitant des drapeaux palestiniens, du Hezbollah libanais ou des portraits du chef du Hamas, selon une équipe de l'AFP sur place.
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