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Russie: une loi alourdit les sanctions des militaires utilisant leurs téléphones sur le front


Quinze jours de prison pour avoir utilisé son portable sur le front, c’est la peine à laquelle s’exposent les soldats russes. La Douma a adopté cette semaine une loi qui alourdit les sanctions pour l'utilisation personnelle d'appareils électroniques tels que les smartphones ou les tablettes sur le front en Ukraine. Elle provoque un tollé parmi les blogueurs russes pro-guerre.


« Les personnes qui ont préparé ces amendements comprennent-elles comment se déroule une guerre moderne ? », s’indigne sur Telegram le blogueur militaire Yarem.


La loi qualifie la possession d'appareils permettant au personnel militaire de stocker ou d'envoyer des vidéos, des photos ou des données de géolocalisation sur Internet d'infraction grave, passible d'une peine pouvant aller jusqu'à dix jours de détention.


Caméras thermiques avec wifi, tablettes permettant la navigation, smartphones qui servent de télécommande pour les drones :


difficile aujourd’hui de se passer de ces équipements. D’autant, que, comme le souligne le média d’investigation en exil Mojem Obiasnit, les radios achetées par le ministère russe de la Défense se sont révélées inadaptées à la ligne de front. Au tout début de l'invasion de l’Ukraine , les militaires russes ont reçu des cartes datant des années 1980.

Le « correspondant militaire » du quotidien russe Komsomolskaïa Pravda, Alexandre Kots, suggère que les députés qui ont voté pour les amendements soient envoyés en première ligne.


« Il ne fait aucun doute que la principale raison de cette interdiction est que les smartphones des combattants et des commandants laissent souvent filtrer des vérités déplaisantes », écrit quant à lui Oleg Tsarev, un ancien député ukrainien passé du côté de Moscou. Un autre blogueur en vue redoute que cette loi soit appliquée de manière sélective, contre des soldats qui seraient tentés de publier des vidéos pour attirer l’attention sur les problèmes que connaissent leurs unités.


La législation inquiète également les blogueurs ukrainiens qui redoutent, eux, un tarissement d’informations sur l’état réel du front.

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