Moins de deux mois avant l'ouverture des JO, dont l'accueil va mobiliser beaucoup de main-d'œuvre, l'observatoire des métiers KYU a réalisé un baromètre de l'emploi et a identifié plusieurs secteurs où les besoins en recrutement sont estimés à 95 000 emplois. Par exemple, dans la restauration, la sécurité privée, le transport de voyageurs, la propreté et la gestion des déchets, le spectacle et l'audiovisuel ou encore le transport de marchandises. Point d'étape.
Le problème numéro un, c'est la sécurité. Il faut 20 000 agents par jour en moyenne, selon le Comité d'organisation de Paris 2024. Entre 8 000 et 9 000 personnes manquent toujours à l'appel, comme l'explique Audrey Ferreira, manager au sein du cabinet KYU Associés : « Former des agents, ça prend du temps et les délais sont courts. Résultat, il est question de faire appel aux forces de l'ordre pour réaliser des contrôles, lors des déplacements, de QR code par exemple. »
Des organisateurs des Jeux qui redoutent aussi une vague d'absentéisme des agents de sécurité qu'ils devront gérer jusqu'à la dernière minute.
Un autre secteur en tension identifié : les métiers de la restauration, où il y a une augmentation des offres d'emplois, mais d'importantes difficultés de recrutement. On peut ajouter les difficultés dues aux contraintes horaires, aux conditions de travail pénibles et à un faible niveau de rémunération. « Nous serons prêts pour les Jeux », affirme le président Paris Île-de-France de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), Frank Delvau.
Pendant cette période, les salariés sont invités au télétravail au maximum, donc ils seront moins présents dans les restaurants. Un autre argument, ce sont les billets pour assister aux épreuves qui ont été achetés en majorité par les Franciliens qui n'iront pas à l'hôtel. En conclusion, pour Franck Delvau, il n'y aura pas une suractivité pendant les JO.
Les secteurs où tous les voyants sont au vert
La propreté et la gestion des déchets, c'est l'un des secteurs où les recrutements sont à la hausse. Le transport des voyageurs semble également assuré, car les besoins ont été largement anticipés. La SNCF a recruté près de 5 000 personnes dans toute la France, dont 1 350 pour l'Île-de-France. Le secteur devra poursuivre ses efforts avec la création de quatre lignes de métro dans le cadre du Grand Paris Express.
Alors, prêts ou pas pour ces Jeux ?
De nombreux salariés ont accepté de reporter leurs vacances pour être sur leur poste de travail pendant cette période. Des bénévoles et des retraités seront largement mobilisés pour pallier le manque. Et on vient de le voir, dans l'attribution de primes données à certaines professions, les éboueurs sont les derniers sur la liste. Avant eux, les policiers, le personnel soignant et des transports publics auront une prime spéciale JO.
Publié chaque mois, ce baromètre KYU s'intéresse aussi à l'héritage. C'est une question qui se pose : ces emplois saisonniers vont-ils se transformer en CDI pour perdurer après les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ?
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