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Des dizaines de familles à la rue campent devant la mairie du 18e arrondissement de Paris


À deux jours de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, c'est une autre réalité de Paris qui s'affiche devant la mairie du 18e arrondissement de la capitale. Des dizaines de familles à la rue sont installées juste devant l'édifice, pour dénoncer leur situation. Certaines y ont passé la nuit. En tout, ce sont près de 300 personnes, dont une centaine d'enfants, en majorité âgés de moins de 3 ans.


Sur le parvis de la mairie, les familles sont installées sur des couvertures à même le sol, au milieu de dizaines de poussettes. Il s'agit surtout de migrants d'origine africaine, qui ont décidé de se réunir pour interpeler les pouvoirs publics. Les moyens affectés aux plus démunis n'augmentent pas au rythme de la pauvreté et la tenue des Jeux olympiques n'a rien arrangé avec la disparition, selon les associations , de 3 000 places , réaffectées pour l’occasion .


« Quand j'ai accouché, on m'a mis dehors »


Une jeune femme, visiblement souffrante, nous présente la petite Kadija, qui n’a que deux semaines. « Quand j'ai accouché, on m'a mis dehors. Jusqu'à aujourd'hui encore, je dois dormir dans la rue avec le bébé », déplore-t-elle.

Toutes ces familles racontent la galère du 115, le numéro qu’elles appellent chaque jour en espérant un hébergement d’urgence. Même avec un enfant en bas âge, les réponses sont trop souvent négatives.


« Des fois, le 115 répond, des fois, il ne répond pas. Mon bébé a 7 mois. Depuis qu'elle a eu 3 mois, le 115 ne donne plus de nouvelles », témoigne une mère. « De temps en temps, le 115 nous prend une semaine. Après, on nous laisse », dit une deuxième. « On passe la nuit dans les bus à la gare de Saint-Lazare. L'année prochaine, ma fille doit aller à l'école. Quand ta fille est tout le temps sale, elle n'est pas bien habillée, moi, je pense beaucoup à ça », s'inquiète une dernière.


Ce trentenaire ivoirien craint de vivre la même chose avec son bébé et sa femme, toujours à l’hôpital après l’accouchement.


« Les médecins m'ont dit qu'ils ne peuvent pas nous garder, donc il faut que je trouve une solution. Ça m'inquiète beaucoup parce qu'il n'a que 5 jours, je ne peux pas le mettre dehors », s'attriste-t-il.


En s’installant au beau milieu des passants, ces familles espèrent sortir de l’ombre et obtenir enfin de l’État un peu de répit.

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